TÉLÉMAQUE

QUELQUES ŒUVRES [1960-1992]
SPRING 2017

L’exposition « Quelques oeuvres (1960-1992) » propose une sélection de très belles peintures, dessins et objets qui représentent les périodes marquantes de l’oeuvre d’Hervé Télémaque.

Artiste majeur de la figuration narrative, Hervé Télémaque né en Haiti séjourna de 1957 à 1960 à New York. Etudiant à l’Art Student’s League et produit ses premiers tableaux inspirés par l’expressionnisme abstrait, influencés par De Kooning et Gorky mais dont on remarque déjà la profonde originalité. Le tableau Le Mulâtre présent dans cette exposition illustre magnifiquement cette « période américaine ».

Malmené dans l’Amérique ségrégationniste, Hervé Télémaque décide de s’installer à Paris en 1961. S’ouvre alors dans son œuvre une période Pop Art qui lui permet d’échapper définitivement à l’abstraction.

À partir de 1962 il fonde et participe à l’aventure de la Figuration Narrative aux côté de Bernard Rancillac, Eduardo Arroyo, Peter Klasen, Oyvind Falström, Jacques Monory et Gilles Aillaud.

Tout en conservant dans sa peinture des éléments de critique sociaux-politiques, Hervé Télémaque compose son propre vocabulaire. En 1964, il adopte la ligne claire inspirée par Hergé et introduit dès 1966 des objets sur la toile évoquant les « combines painting » de Robert Rauschenberg.

Entre 1968 et 1969, il cesse de peindre pour pratiquer exclusivement l’assemblage avec ses « sculptures maigres », à l’instar des ready-made de Duchamp. Il s’agit là, de rendre surprenants les choses ou les objets banals, d’ouvrir des possibilités de sens multiples à des icônes ou des bribes d’icônes, à l’origine, univoques.

Il revient à la peinture dans les années 70, retourne pour la première fois en Haïti en 1973 et reprend ses grandes peintures à l’acrylique en vue de l’exposition de 1976 organisé au Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. En parallèle, il réalise dessins et collages à partir de 1974.

Naturalisé français en 1985, il réalise plusieurs commandes publiques pour l’Hôpital de la Salpêtrière, la gare du RER du Musée d’Orsay, et conçoit la fresque monumentale de 13 mètres de long pour la Cité des Sciences et de l’Industrie. En 1986, il expose une vingtaine de toiles à la Casa de las Américas lors de la seconde biennale de La Havane.

En 1992, il commence une série de dessins de très grand format au fusain dont The brown paper bag exposé ici est un magnifique exemple. Il commence également une série d’objet-assemblage au marc de café abordant ainsi la thématique du deuil. S’en suivent une série d’exposition importantes à la galerie Louis Carré en 1994, à la la fondation Électricité de France en 1995, à la FIAC en 1996 ainsi que trois rétrospectives à l’« Electrical Workshop » à Johannesbourg au printemps 1997, à l’IVAM en Espagne en 1998 et au Centre de Tanlay en 1999.

Les années 2000 verront dans sa peinture le retour des préoccupations africaines et politiques traité toujours avec beaucoup d’humour telle le tableau Fonds d’actualité n°1 présenté en 2002 à l’IUFM de Lyon, présentant la figure de Jacques Chirac élu à l’affricaine avec 82,21% des voix et rendant hommage aux dessinateurs satiriques Plantu et Pancho.

Au Printemps 2015, Le Musée Nationale d’Art Moderne au Centre Georges Pompidou lui consacre avec l’exposition de 74 peintures, dessins, collages, objets et assemblages. Elle sera reprise au Musée Cantini et à la Fondation Clément en Martinique en 2016.

Boite à malice