François ROUAN
GRANDS FORMATS CHOISIS AU MUSÉE FABRE À MONTPELLIER & TRAVAUX D’AUJOURD’HUI DÉCOUVERTS À LAVERSINE
Autumn 2017
Exposition du 27 octobre au 22 décembre 2017
Vernissage le jeudi 26 octobre à partir de 18H
François Rouan est né en 1943 à Montpellier. En 1971, il se rend à Rome afin d’y rencontrer Balthus, alors directeur de la Villa Médicis où il restera pensionnaire plusieurs années, avec lequel il nourrit une amitié personnelle et artistique aussi inattendue – quand on a en tête son propre travail de peintre – que forte. Il passe également plusieurs mois à Sienne à regarder Lorenzetti et les peintres de l’école de Sienne dont il tire une nouvelle manière de peindre. Ce seront plus tard les tressages dont les premières expositions à New York, Galerie Pierre Matisse, puis à Genève, Galerie Krugier, feront connaître l’originalité. François Rouan a également publié plusieurs livres : Balthus ou son ombre (2001) et Dire ou ne pas dire (2017).
Figure majeure de l’art de son temps, François Rouan, en inventant la pratique du tressage, remit en cause la question du tableau et repoussa, à l’instar du pliage comme méthode de son complice Simon Hantaï, les chemins de l’abstraction et l’héritage de Matisse. Ce chemin, c’est avant tout celui d’une peinture volontairement décorative, colorée, brillante, complexe, intégrant plusieurs peintures dans la peinture. Car à la différence de Simon Hantaï qui pliait et coupait la toile, la peinture de François Rouan se distingue par le tressage de plusieurs bandes de peintures coupées, peintes, et nouées entre elles. Chaque peinture résulte donc de l’association de plusieurs autres peintures coupées, peintes et tressées ensemble dont le mariage confère une complexité caractéristique à la surface de la toile.
Par ce biais, François Rouan prend le contre-pied d’une partie des peintres de sa génération qui, à l’instar de Lucio Fontana disait : « Je ne veux pas faire un tableau, je veux ouvrir l’espace, créer pour l’art une nouvelle dimension, le rattacher au cosmos tel qu’il s’étend, infini, au-delà de la surface plate de l’image ». En effet, le parti pris de François Rouan s’oppose résolument à ce mot d’ordre de Fontana, choisissant plutôt de se concentrer sur l’essentiel du tableau – sa profondeur intérieure en l’absence de toute perspective.
L’exposition Grands Formats Choisis au Musée Fabre de Montpellier & Travaux Récents Découverts à Laversine à la galerie Guttklein Fine Art souhaite montrer la continuité du travail de François Rouan (des années soixante à aujourd’hui) ainsi que donner à voir certains aspects moins connus de sa production artistique comme, par exemple, le tableau Triomphe de la Raison II (1989), peint lors du bicentenaire de la Révolution française. L’occasion également de revoir des peintures plus connues, déjà exposées, comme Selon ses faces IV (1983) qui avait fait partie de la rétrospective de François Rouan en 1984 au Centre Georges Pompidou.