Denis Polge
Fioretti , coquilles et Oiseaux
Spring 2016
Denis Polge est né à Grasse en 1972. Après avoir mené des études de cinéma et de philosophie, il étudie à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et mène depuis plus de quinze ans une carrière indépendante. Son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Il a également publié plusieurs livres – Les eaux dormantes, (Le Promeneur/Gallimard, 2007), Autres rives (Le Promeneur/Gallimard, 2009), Fragments de Paradis (La pionnière, 2011)- ainsi que des ouvrages au tirage limité.
L’œuvre de Denis Polge est marquée par la délicatesse en ce sens qu’il transforme la matière pesante en un objet aérien, aussi doux et léger que pourrait l’être l’aile d’un ange. Le raffinement de ces sculptures aériennes n’est pas à chercher dans une ornementation décorative ; il s’agit d’une chose plus subtile provenant de la matière elle-même, de l’idée de sa formation ou de sa décomposition.
Ces œuvres sont intemporelles, elles nous parlent de notre origine comme de notre fin. Elles utilisent un langage qui rappelle les mythes : elles sont une parole devenue matière où les projections de la pensée humaine se donnent à lire, dans leur désir de connaissance et de puissance comme dans la conscience de notre fragilité et de notre finitude. Et c’est une belle aventure de découvrir aujourd’hui les oeuvres d’un artiste qui recherche la source d’un savoir ancestral.
L’exposition Fioretti, coquilles et oiseaux met l’accent sur les derniers développements du travail de sculpteur de Denis Polge. S’il a commencé à travailler le volume en faisant pour ses enfants de petits animaux et jouets, la sculpture occupe une place de plus en plus importante dans son oeuvre.
Prolongeant l’univers poétique de ses peintures habitées d’étendues d’eau transparentes et lumineuses, D.P. conjugue ici un bestiaire aérien qui rappelle le désir de légèreté qui sous-tend l’ensemble son œuvre.
S’il réalise certaines sculptures en bronze, la lourdeur du matériau semble s’effacer. Leur forme fragmentaire en fait des objets trouvés, usés, des souvenirs perdus qui appellent à l’immatérialité. Dans le bronze, mais aussi en faïence émaillée ou en porcelaine, Denis Polge fabrique des fragments de coquilles et d’oiseaux. Dans un jeu poétique articulé de pétales, les sculptures s’enroulent, formant des collections d’enveloppes. Evoquent-elles des poches, des panses, des jabots gonflés d’oiseaux ? Denis Polge entretient le mystère quant à leur usage aussi bien qu’à leur époque.